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L’Italie privatise pour éponger sa dette publique

Privatiser pour mieux éponger la dette. En Italie, le gouvernement de Giorgia Meloni a commencé à mettre en œuvre un ambitieux programme de cession d’une partie des participations de l’Etat italien dans les grandes entreprises dont il est actionnaire. L’objectif, présenté en octobre 2023 et fixé dans la note d’actualisation du budget de 2023, le programme économique annuel de l’exécutif italien, est d’en retirer avant 2026 l’équivalent d’un point de produit intérieur brut (PIB), soit 20 milliards d’euros.
La dette publique italienne, l’une des plus lourdes de la zone euro, atteint les 2 855 milliards d’euros, soit 140,1 % du PIB. En novembre 2023 déjà, l’Etat italien s’est séparé de 25 % des parts de la banque Monte dei Paschi di Siena, qu’il avait sauvée de la faillite en 2017, répondant ainsi à des exigences de la Commission européenne. Institution de la ville toscane de Sienne, la banque est au cœur d’un tortueux feuilleton financier depuis une dizaine d’années. Rome cède en outre à la Lufthansa ITA Airways, la compagnie aérienne nationale. Le 25 janvier, le conseil des ministres a, de son côté, ouvert la voie pour que l’Etat, actuellement actionnaire à 75 % de Poste Italiane, les Postes italiennes, se sépare d’une tranche comprise entre 10 % et 15 % de ses parts.
Le gouvernement se défend toutefois de brader les « bijoux de famille ». « Il ne s’agit pas de privatiser pour privatiser, de désinvestir ou de vendre, a déclaré Giorgia Meloni, mercredi 24 janvier devant la Chambre des députés. L’approche du gouvernement est à des années-lumière de ce que nous avons malheureusement vu se produire dans le passé, lorsque les privatisations étaient des cadeaux en milliards d’euros à quelques entrepreneurs bien connectés et chanceux. »
Le ministre de l’économie et des finances, Giancarlo Giorgetti, a indiqué pour sa part que, au sujet des Postes comme des autres entreprises concernées, l’Etat italien gardera une présence lui permettant de conserver le contrôle. Après les Postes, des privatisations partielles pourraient concerner le géant des hydrocarbures ENI et la compagnie nationale des chemins de fer, Ferrovie dello Stato italiane. Elles ne sont pas confirmées à ce stade.
Les objectifs que s’est donnés l’exécutif dans sa campagne de privatisations paraissent toutefois ambitieux. « Les marchés vont certainement manifester leur intérêt, mais l’agenda est très serré et il y a fort à parier qu’en cédant des parts minoritaires les comptes n’y seront pas pour le gouvernement », juge Wolfango Piccoli, coprésident du cabinet d’analyse Teneo, à Londres, qui prévoit des rentrées éventuelles de 2 milliards d’euros pour les Postes, et la vente de 4 % des parts d’ENI pour 2 milliards d’euros.
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