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Sanofi muscle sa recherche pour jouer dans la cour des grands

Manœuvre délicate chez Sanofi. Un mois et demi après avoir essuyé un sévère revers en Bourse, le laboratoire pharmaceutique tente de restaurer la confiance des investisseurs. Jeudi 7 décembre, son directeur général, Paul Hudson, accompagné du nouveau responsable monde de la R&D, Houman Ashrafian, s’est lancé dans une opération séduction à New York à l’occasion d’une journée de présentation des orientations stratégiques de l’entreprise en matière de recherche et développement.
Le rendez-vous était particulièrement attendu des investisseurs, échaudés par les récentes annonces du groupe. Le 27 octobre, Sanofi avait indiqué, sans dévoiler plus de détails, vouloir muscler ses investissements dans la recherche, faisant au passage le sacrifice des objectifs de rentabilité du groupe pour ces deux prochaines années. Les annonces, dans la foulée, d’un plan d’économies de 2 milliards d’euros afin de rationaliser les coûts de structure, et de la scission du pôle de santé grand public, qui regroupe les médicaments sans ordonnance comme le Doliprane, n’avaient pas suffi à apaiser la tempête. Durement sanctionnée, l’action du groupe avait plongé de 19 %, effaçant près de 25 milliards d’euros de capitalisation boursière.
Jeudi, le patron du laboratoire tricolore a défendu ce choix stratégique, arguant qu’il s’avérera gagnant à « long terme ». Le groupe projette d’ajouter plus de 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel d’ici à 2030 grâce aux lancements récents – à l’instar de son anticorps monoclonal contre la bronchiolite, Beyfortus, ou d’Altuviio, son traitement contre l’hémophilie –, et à venir de nouveaux produits. « Nous avons toujours voulu revenir à la science. C’est le seul moyen de créer un avenir dynamique, passionnant et générateur de valeur pour nos patients, nos salariés et nos investisseurs », souligne Paul Hudson. A cet effet, le groupe pharmaceutique prévoit de dépenser près de 700 millions d’euros supplémentaires pour le développement de médicaments en 2024, avec une ambition clairement marquée : faire de Sanofi un champion mondial de l’immunologie.
Le début d’un nouveau chapitre après les restructurations à la chaîne opérées dans le cadre de son plan « Play to win » depuis 2019 ? Ces dernières années, le champion français n’a guère brillé dans sa recherche interne. Sur le Covid-19, il s’est fait coiffer au poteau par les vaccins lancés par le duo Pfizer-BioNTech et par Moderna. Dans le cancer du sein, son candidat-médicament, l’Amcenestrant, sur lequel le laboratoire fondait une partie de ses espoirs, est tombé à l’eau en 2022, faute de résultats probants.
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